E comme... Extraordinaire Marguerite
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- Écrit par Pascal Gendreau
- Catégorie : Challenge 2019
Oh, il ne s’agit pas d’une souveraine au destin historique, ni même d’une courtisane ayant fait la joie des gazetiers. Encore moins d’une artiste ou d’une savante dont les œuvres ou les découvertes auraient révolutionné le monde. Mais simplement d’une mère de famille du Poitou : Marguerite Arnaudeau.
Les souvenirs de sa vie se sont évaporés. Le temps passe, l’oubli fait son oeuvre, c’est ainsi.
Mais les actes et les registres sont encore là pour témoigner que cette Marguerite ne fut pas si ordinaire.
Et c’est un privilège que d’honorer ici sa mémoire. Tendons très fort l’oreille ...
Mon père, Antoine Arnaudeau, lieutenant des archers de la Grande Maréchaussée Générale du Poitou, veuf et sans enfant, s’était remarié sur le tard avec Françoise Millard, qui n’était plus toute jeune non plus. Aussi je vis le jour quand ma mère avait déjà presque 40 ans, et fus baptisée le 19 avril 1677 en l’église St Jean-Baptiste de Poitiers.
Bref, moi, Marguerite Arnaudeau, fille unique, j’ai été élevée comme une « fille de vieux ».
C’est sans doute cela qui me marqua le plus.
Alors, bien entendu, je n’ai rien fait comme mes parents !
A 12 ans on me fiance à François Ribault.
Il était notaire, et avait presque 20 ans de plus que moi … Encore un vieux.
Cependant, encore enfant, je signe sagement le 4 septembre 1689 par devant Maître Hilaire Marrot à Poitiers, un contrat de mariage où, suivant la formule consacrée, tout ce qui est stipulé est soi-disant voulu, consenti et accepté. Mais 6 mois plus tard, pour des raisons dont il serait indiscret d’en dévoiler les secrets, nous rompons nos fiançailles et, d’un commun accord, annulons notre contrat chez ce même notaire.
Et je n’ai pas mis longtemps à rencontrer l’homme de ma vie.
Honneur à la France, il s’appelait … Louis.
C’est ainsi que le 19 février 1691 j’ai épousé Louis Montois en l’église St-Michel de Poitiers.
Il était tout jeune procureur à Poitiers. Il avait 22 ans, et moi 13 et demi.
Et que pensez-vous qu’il arriva ?
Nous eûmes des enfants … évidemment !
1, puis 2, puis 3, puis 5, puis … 10, puis … 15. A 18, la cigogne prit un autre chemin.
8 garçons et 10 filles.
11 se sont mariés, 2 sont devenus prêtres, notre petit Marc-Antoine est décédé en bas-âge. Quant aux 4 autres, mon grand âge me fait perdre la mémoire, mais j’ai une vague souvenance de quelque voile de religieuse…
Trois siècles plus tard, il paraîtra que mes descendants seront des milliers aux 4 coins du monde.
Fait rare pour l’époque, nous allions fêter nos noces de diamant, lorsque mon mari décéda en 1750 après 59 années de mariage. A mon tour, cinq ans plus tard, je rendis mon âme à Dieu, et fus inhumée le 4 septembre 1755 dans l’église de Dissay.
18 enfants, 59 ans de mariage, voilà la vie bien remplie de cette Marguerite. Hommage mérité lui est rendu.
Mais en y regardant de plus près, un autre aspect de sa personnalité force davantage encore l’admiration.
Voyez plutôt sa signature.
Ci-dessous 2 spécimens : le 1er à son propre mariage à 13 ans et demi, le 2nd à 77 ans au mariage de l’une de ses petites filles à Poitiers St-Michel le 30 avril 1754, un an avant sa mort. Plus de 63 ans séparent ces deux signatures. La même constance dans le tracé, la même prestance, la même fermeté douce, la même aisance, la même ténacité, aucune courbe ne change, aucun laisser-aller, aucune ride …
Extraordinaire Marguerite !
D comme... Deydier
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- Écrit par Sébastien Pissard
- Catégorie : Challenge 2019
C'est dans un état un peu perplexe que je découvre le terme de "desservant", attaché à la profession d'Antoine Deydier, 42 ans, sur le registre du recensement de 1851 de Savigné.
D'une part, son patronyme ne me semble pas originaire du coin.
D'autre part, sa profession m'interpelle, jusqu'à... ce qu’une amie me confie une info très utile : "desservant" signifie grosso modo le curé du village ! (après coup, ça semble si logique !). Moi qui me suis étonné, dans le recensement, de ne pas voir apparaître curé, prêtre, etc. J'en suis venu à penser que le curé habituel en dehors de sa paroisse (et cela ne m'étonne pas plus que ça, car, à l'heure actuelle, c'est le curé de Civray qui dessert Savigné).
C'est en feuilletant les tables décennales postérieures au recensement de 1851 que je trouve ce bout d'indice : Antoine Augustin Deydier est décédé le 1er janvier 1868, en sa maison, au presbytère de la paroisse.
C comme Chouette et Chasseurdor...
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- Écrit par FIEVRE Christine
- Catégorie : Challenge 2019
Lorsque l'archiprêtre Pommyer de Pressac modifie le patronyme de Pantaléon Derechauvette en Pantaléon de la Chouette !!!
Il semble également que sur Pressac les surnoms soient fréquents car son fils est dit "Chasseurdor" à son décès
On trouve également Jean Audebert dit "Mourron"
Antoine André dit "le grand poumier"
Il semble en tout cas que mes ancêtres ci-dessus aient été honorés par cette coutume....
B comme... Boudault François
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
- Catégorie : Challenge 2019
François nait le 12 juillet 1751 à Vançais (79). Il est le fils ainé de François (28 ans) et de Marie Bosseboeuf (22 ans). Il a été baptisé "sous condition" et ses parrain et marraine sont Jean Charlier et Jeanne Rouyer, sa grand-mère maternelle.
Entre 1757 et 1762, ses parents déménagent et vont s'installer à Payré, à la métairie de la Roncière.
A 23 ans, il épouse, le 13 juin 1775 à Payré, Louise Potonnet âgée de 22 ans en présence de ses parents et de la mère de Louise qui est la fille de Joseph et de Jeanne Coulombeau.
Malheureusement, Louise décède moins d'un an plus tard, le 22 février 1776.
Le 30 septembre 1777, toujours à Payré, François épouse Madeleine Guérin, mon ancêtre. Il a alors 26 ans et Madeleine 17. Elle est la fille de Jacques et de Anne Chartier.
François est alors laboureur et son beau-père est meunier à Neuil. C'est très certainement à partir de là qu'il apprend le métier de meunier qu'il va transmettre à ses enfants. Jean Gervais, dans son ouvrage "Voici Payré qui m'est conté" précise que le moulin de Neuil sera vendu vers 1883 par un Boudault à un couple Grimault.
Ils auront au moins 8 enfants dont mon ancêtre François, leur ainé.
Madeleine décède le 22 octobre 1790 peu de temps après la naissance de ses jumeaux. Elle a alors 31 ans.
François est alors maire de Payré dont il sera le 1er maire.
Il se remarie le 1er avril 1793 avec Louise Rouhaux veuve de Jean Gendre. Ils ont tous les deux 41 ans.
François a joué un rôle important lors de la Révolution. Si les cahiers de doléances de Payré n'ont pas été retrouvés, on sait qu'ils ont été rédigés le 1er mars 1789 sous la présidence de François en tant que syndic. L'Assemblée constituante a alors transformé les paroisses en communes et François fut nommé maire. Il fut donc le 1er maire de cette commune. On trouve sa signature à la fin du registre paroissial de 1792 où, avec plusieurs autres, il vient prendre possession de ce registre le 7 janvier 1792.
François sera maire jusqu'à son décès le 20 mai 1809 au moulin de Neuil où il était encore meunier. Il a alors 57 ans.
A comme... AUTÉ / AUTET
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- Catégorie : Challenge 2019
En 1992, nous avions alors 10 ans. Feue notre arrière-grand-tante Jeanne BARBOTIN, soeur de notre arrière-grand-mère, nous annonça que nous avions de la famille au Canada !
Nous vous laissons imaginer dans la tête du petit garçon que nous étions à l’époque l’effet qu’une telle découverte eut sur nous ! De la famille au Canada ? Comment cela se fait-il ? Pourtant toute notre famille est française ? Quelles en sont les raisons ? Est-ce la Petite Maison dans la Pairie ? En parlant de la Petite Maison dans la Prairie, vous verrez par la suite que nous n’étions pas si loin de la réalité…
Feu notre grand-oncle William HÉRAULT, présent lors de cette annonce de sa tante Jeanne, ajouta : « Je me prénomme William, parce que maman aimait beaucoup ce prénom anglophone que portait son cousin canadien William MACKIE, qui était du même âge qu’elle ! ».
Notre grand-père Pierre, frère de William et neveu de Jeanne, ajouta le même jour : « Je me souviens de William MACKIE, il était venu au mariage de ma marraine à Sammarçolles lors d’une permission en 1945, j’avais 7 ans. Il était dans l’armée canadienne à Berlin ! »
Alexandre Chanteguet
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- Catégorie : Hommage aux Poilus de 14-18
J'ai écrit les combats du gd-père de mon épouse, Alexandre Chanteguet, originaire du Blanc(36) et des environs de la Trimouille(86).
à découvrir ici :
http://patboch.free.fr/Alex_Chanteguet.htm
Il est revenu, gravement blessé (le 9 mai 1917), de la guerre des Balkans après avoir été déjà blessé sur la Marne, le 5 octobre 1915.En mai 1915, il avait échappé à la mort, une première fois, à Ville-sur-Tourbe(Marne), grâce à une crise de fièvre paludéenne, survenue peu avant. Sa guerre prit fin à la "cote 1050", près de Monastir, dans la nuit du 9 mai 1917, et ça lui a peut-être sauvé la vie car son 37è RIC a subi de lourdes pertes pendant ces combats des 9, 10 et 11 mai 1917 :
Tués,
7 officiers et 48 hommes,
Blessés,
16 officiers et 288 hommes, parmi lesquels Alexandre Chanteguet
Disparus,
2 officiers et 143 hommes.
Cette blessure à la colonne vertébrale le fit boiter le reste de sa vie ; il est mort à 80 ans.
Johana et les sages-femmes en Alsace
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- Écrit par Jean-Paul BOUDAULT
- Catégorie : Lire, voir, écouter
Le mémoire de Johana Figliuzzi aborde plusieurs points : tout d’abord la construction d’un discours sur les sages-femmes pour justifier la nécessité de les surveiller et de les former. Ensuite, la formation et du recrutement comme moyen de contrôle. Enfin, l’activité concrète des sages-femmes dans la communauté, de leur rôle médical, social et religieux, mais aussi des conflits entre les sages-femmes. Johana cherche à critiquer l’idée selon laquelle la formation des sages-femmes au XVIIIe siècle est le résultat d’une « modernisation » de la médecine et des pratiques, qui s’impose nécessairement face à l’ignorance des sages-femmes des campagnes en particulier.