Mon aieule Wilhelmine (Sosa 35), décédée en 1857 à l'âge de 75 ans chez sa fille à Bitche - après, prétend une légende familiale, après avoir trop mangé d'un plat de choucroute. Elle avait une demi-soeur plus jeune, Thérése, qui reçut une excellente éducation et dont je ne sais pas grand chose d'autre. Une trois-quarts soeur, pourrait-on même dire, puisque leur père, resté veuf, s'était remarié avec la soeur de son épouse défunte!


Il y avait au milieu du XVIIIème siécle un ministre influent à la cour du Palatinat à Mannheim. De modestes origines, mais bientôt anobli en reconnaissance de ses éminents services, il veilla à ce que chacun de ses quatre fils reçoive la meilleure éducation possible et leur mit le pied à l'étrier pour de futures belles carrières. L'un d'eux, Philip Joseph de Reibeld, en fit une très belle, militaire, terminant Generalmajor de la cavalerie bavaroise (le Palatinat avait entretemps fusionné avec la Bavière). Il était accessoirement Oberamtmann (en gros, préfet) du district de Boxberg, proche de Heilbronn, poste à prébende qui n'exigeait pas sa présence. Le travail d'administration y était du ressort du sous-préfet, qui se trouvait être Josef de Kessel, époux de Wilhelmine. On peut penser que c'est à l'occasion d'une visite à Boxberg que P.J. de Reibeld, veuf quinquagénaire, fit la connaissance de Thérèse. Il l'épousa en 1810, elle avait vingt ans, lui 57.


P.J. Reibeld, beau-frère donc de Wilhelmine, avait un de ses frères qui avait quant à lui embrassé une carrière ecclésiastique. Docteur en théologie, promis aux plus hauts postes, ce Franz Theodor de Reibeld se trouva très jeune chanoine, membre du chapitre de la cathédrale d'Augsburg et responsable de ce qu'on appellera plus tard la "JEC" locale ou encore la pastorale des jeunes.


Las, il avait parmi ses ouailles une paroissienne sans doute un peu délurée sur laquelle sa prestance fit forte impression et...je vous passe les détails, vous pouvez imaginer tout seuls. Le chanoine Franz Theodor veilla tout de même à mettre à l'abri du besoin et l'enfant – une fille - et la jeune mère, qui vécut d'ailleurs jusqu'à un âge canonique. On l'appelait Marianne, elle se nommait Maria Anna Thekla Mozart, et elle est restée célèbre par la correspondance – aux termes assez salaces - qu'elle avait échangée cinq ans durant avec son cousin et grand copain Wolfgang, dont le papa Leopold Mozart avait autrefois quitté Augsbourg pour aller gagner son pain comme musicien à Salzbourg.
Voilà pour la parenté, très tirée par les cheveux de la perruque, qui me lie à Mozart: Le beau-frère de mon arrière grande-tante était le père de l'enfant illégitime de sa cousine.


De quoi être très fier, surtout pour qui est incapable d'aligner trois notes sur un piano.!