Années

Climat en France

Epidémies et famines en France

Témoignages en Poitou

700-799

763-764 Hiver très rigoureux au cours duquel la mer fut gelée sur nos côtes. Dans l'intérieur de la Gaule, des froids extraordinaires furent signalés du début d'octobre 763 à la fin de février 764. En certaines contrées de notre pays, il serait tombé, au dire des historiens, jusqu'à 10 m de neige.

 

 

800-899

821 - 822 : tous les fleuves d'Europe, en particulier la Seine, l'Elbe et le Danube furent pris par les glaces pendant plus d'un mois. Les plus grandes rivières de la Gaule et de la Germanie furent tellement glacées que, pendant l'espace de trente jours et davantage, on y passait par dessus à cheval et avec des charrettes.

 

 

900-999

 

 

 

1000-1099

1073-1074 : fortes gelées du début de novembre jusqu'au 15 avril, accompagnées d'un vent de Nord violent et desséchant. Les moulins ne pouvant fonctionner par suite de la prise des fleuves et rivières, l'armée d'Henry IV, empereur d'Allemagne, souffrit cruellement du manque de farine et, par suite de pain.

 

 21 Mars 1083 - 16 h - séisme avec épicentre présumé : Loudun (86) , magnitude : ?
13 Octobre 1097 - séisme avec épicentre présumé : Poitiers (86) , magnitude : ?
 4 Octobre 1098 - séisme avec épicentre présumé : Loudun (86) , magnitude : ?

1100-1199

Hiver 1114-1115 terrible en Bretagne de même qu'en Angleterre. La mer gela dans la Manche à quelque distance des côtes, et les pierres les plus grosses se fendirent avec éclat. Froids extraordinaires en 1124-1125 avec chutes de neige abondantes en France, Allemagne et Italie. Dans les rivières, la glace était si épaisse et si solide qu'elle supportait les voitures chargées , les chevaux circulaient sur le Rhin comme sur la terre ferme. Ces intempéries se prolongèrent tellement que les arbres ne prirent leurs feuilles qu'en mai.

 

 13 Avril 1105 - séisme avec épicentre présumé : Poitiers (86) , magnitude : ?

1200-1299

Dans le centre de la France, l'hiver 1218-1219 fut si rude et si long que par trois fois la Loire, la Seine et la Vienne se trouvèrent suffisamment gelées pour qu'elles puissent être traversées sur la glace.

Hiver 1233-1234 très rigoureux dans l'extrême Est de la France et en Italie. Le Rhône et le lac de Zurich furent congelés. Des voitures chargées purent arriver de la terre ferme jusqu'à Venise en passant sur la glace.

Toutes les rivières furent prises par la glace dans l'hiver 1235-1236 : la débâcle entraîna la chute des ponts de Saumur et de Tours.

 

Belle période d’étés chauds et secs de 1240 à 1290.

 

 

1300-1399

Début du petit âge glaciaire à partir de 1303 et jusqu’à environ 1370.

 

En décembre 1302, froids exceptionnels dans l'Est et le sud-Est du pays, surtout vifs du 26 décembre au 6 janvier. Le Doubs, le Rhin et le Rhône furent gelés.En leurs lits, on trouvait mort les gens par angoisse de froid. L'hiver 1315-1316 se montra si rigoureux en France, en Allemagne et en Angleterre, depuis le début de décembre 1315 jusqu'à Pâques 1316, qu'il provoqua une famine générale. On était obligé, lit-on dans l'Histoire d'Angleterre de Rapin de Thoyras, de cacher les enfants avec un soin extrême, si on ne voulait les exposer à être dérobés pour servir d'aliments aux larrons.

Hiver 1324-1325 très rigoureux dans le Nord de la France. La Seine gela deux fois, et au cours de la débâcle, les ponts de bois de Paris furent emportés

Grandes famines de 1314, 1315, 1316.

 

Peste noire en 1348 favorisée par les étés froids et pluvieux des années 1340’s

 29 Décembre 1335 - 8 h - séisme avec épicentre présumé : Chateauneuf sur Charentes (16) , magnitude : ?
Vers le commencement d'octobre de l'année 1371, au moment où le Roi d'Angleterre, accompagné de ses 2 fils, le Prince Noir et le Duc de Lancastre, faisait voile vers La Rochelle pour secourir l'Aunis et la Saintonge, qui tombaient sous les coups du connétable Bertrand Duguesclin, une tempête s'éleva et empêcha les vaisseaux anglais d'aborder le continent, et cette flotte, composée de 400 voiles, qui transportait 3000 lances et 10000 archers, après avoir erré pendant plus de 3 mois sans pouvoir aborder, éloignée toujours du continent par des vents furieux et contraires, reprit brusquement la route d'Angleterre
Au commencement du mois d'août 1388, Richard, comte d'Arondel, étant descendu sur les côtes de l'Aunis pour ravager les contrées qui se trouvaient sans défenses, après avoir saccagé Marans, resta jusqu'aux environs de la Toussaint, cherchant toujours d'autres aventures. Enfin, lassé, il mit à la voile pour retourner dans son pays. Déjà, l'escadre avait perdu de vue le rivage du continent, lorsqu'une de ces tempêtes, si fréquentes dans le golfe d'Aquitaine, s'éleva tout à coup et se bouta dans la flotte anglaise. Le vent, qui avait changé subitement, soufflait avec tant d'impétuosité qu'il n'y avait si hardi marinier qui n'en fut ébahi.
Les vaisseaux furent dispersés et les patrons, désespérant de pouvoir lutter contre les flots soulevés, jugèrent prudent de regagner la terre.Une partie de l'escadre, au nombre de 27 navires,sur l'un desquels était le comte d'Arondel, fut jetée sur les côtes d'Aunis, et vint se réfugier dans la rade de la Pallice, à 2 lieues de La Rochelle.Telle était la violence du vent d'Ouest, qui poussait les vaisseaux contre le rivage, que, dans cette position, nulle puissance humaine n'aurait pu leur faire regagner la haute mer

1400-1409

L'hiver 1407-1408 fut en Angleterre, en Allemagne et en France, un des plus rudes du Moyen Age, et il occasionna la destruction d'un nombre considérable d'arbres fruitiers et de vignes. Il se prolongea du 10 novembre au 31 janvier et du 15 février au 10 avril. On lit dans les Registres du Parlement : La St Martin dernière passée, il y eu une telle froidure que nul ne pouvait besogner. Le greffier même, bien qu'il eût près de lui du feu en une pellette pour empêcher l'encre de son cornet de geler, voyait l'encre se geler en sa plume de trois mots en trois mots, et tant que enregistrer ne pouvait. Par ailleurs Félibien écrit : tous les annalistes de ce temps là ont pris soin de remarquer que cet hiver fut le plus cruel qui eut été depuis plus de 500 ans. Il fut si long qu'il dura depuis la St Martin jusqu'à la fin de janvier et si âpre que les racines des vignes et des arbres fruitiers gelèrent. Toutes les rivières étaient gelées et les voitures passaient sur celle de Seine à Paris. On y souffrait une grande nécessité de bois et de pain, tous les moulins de la rivière étant arrêtés et l'on serait mort de faim dans la ville sans quelques farines qui y furent apportées des pays voisins. A Paris, durant 66 jours les gelées atteignirent une intensité exceptionnelle Le dimanche après l'Epiphanie les gens allèrent ribber et chouller en traversant la Seine d'un côté à l'autre.

 

 

1410-1419

1415-1435 : série de beaux étés.

 

1419-1420 hiver rude en France avec beaucoup de neige. Les loups pénétraient jusque dans les faubourgs de la capitale, qui se trouvait alors aux mains des Anglais.

 

 

1420-1429

 

L’été très chaud de 1420 généra une grande famine.

 

A Noël 1420 le blé manque, à Paris on entend les lamentations des petits enfants qui crient « je meurs de faim » : Et sur les fumiers (c’est là qu’il fait le plus chaud en décembre) parmi Paris ... pouviez trouver ci dix, vingt ou trente enfants, fils et filles, qui mouraient là de faim et de froid, et n’était si dur cœur qui par nuit les ouît crier « Hélas ! je meurs de faim ! » qui grande pitié n’en eût ; mais les pauvres ménagers ne leur pouvaient aider, car on n’avait ni pain, ni blé, ni bûche, ni charbon. Il semble que l’été de 1420, ait été assez comparable à celui de 2003, en un peu moins brûlant. Tous les mois, de février à août 1420, furent de 2 à 3° plus chauds que lors des moyennes pourtant relativement tièdes du XXe siècle

 

1430-1439

1434-1435 Hiver très long, appelé en Angleterre la grande gelée car il s'y prolongea du 24 novembre au 10 février : Dans le Nord, il neigea près de 40 jours consécutifs, la nuit comme le jour. De nombreux lacs et fleuves furent gelés. Les plus lourdes voitures traversèrent la Seine à Paris et la Moselle à Metz. L'eau qui écoulait des linges mouillés placés devant le feu pour sécher gelait en tombant.

 La peste fait rage à Poitiers pendant l’été 1439.

 Des inondations viennent aggraver au cours de l’hiver 1438-1439, une situation déjà mauvaise, arrêtant les moulins installés sur le Clain

1440-1449

1442-1443 C'est surtout dans le Midi que cet hiver fut remarquable. Les rivières du pays de Gascogne, du Languedoc et du Quercy gelèrent si fort que nul ne pouvait y aller ni à pied ni à cheval par suite des neiges qui étaient chutes sur la terre. Les chroniques de l'époque relatent qu'en cette année 1442 la reine de France, Marie d'Anjou, épouse du roi Charles VII, étant en la ville de Carcassonne, y fut assiégée par les neiges hautes de plus de 6 pieds par les rues et fallut qu'elle s'y tint l'espace de trois mois, jusqu'à ce que M. le Dauphin, son fils, vint la quérir et la conduisit à Montauban où était le roi son père. De son côté, en effet, Charles VII avait été contraint à passer l'hiver à Montauban, depuis Noël 1442 jusqu'à la fin de février 1443, sans pouvoir, en raison des rigueurs de la saison, sortir de la ville.

 

 

1450-1459

 

 

Vers la fin du mois d'octobre de l'année 1457, pendant un combat naval entre les Rochelais et les Anglais, une furieuse tempête s'éleva tout à coup et sépara les combattants. Le vent, qui soufflait du Sud-Ouest avec impétuosité, jeta les Rochelais sur les brisants qui bordent la Repentie. Leur grande nef se brisa sur les rochers et une partie de l'équipage fut engloutie par les vagues. Les Anglais, plus heureux, échappèrent au naufrage et vinrent, le 1° novembre, prendre terre à l'ile de Ré.

1460-1469

 

 

Pendant l'entrevue qui eut lieu, le 7 septembre 1469, sur un pont de bateau jeté sur la Sèvre, entre Louis XI et le Duc de Guienne, son frère, un phénomène se produisit. Ce jour là, on remarqua que la marée, qui devait être une des plus fortes de l'année, à l'approche de l'équinoxe d'automne, fut cependant une des plus faibles, et que le reflux s'opéra plus tôt que de coutume. Les flatteurs du Roi ne manquèrent pas de lui présenter comme un signe certain de la faveur céleste, un phénomène, qui, bien que peu commun, n'avait pourtant rien de surnaturel.

1470-1479

 

 

 

1480-1489

L'hiver 1480-1481 fut très froid et très long, car il se prolongea pendant plus de 6 mois. La Seine, l'Oise, la Marne et l'Yonne furent gelées. En Bretagne, des gelées d'une exceptionnelle intensité se produisirent de Noël 1480 à la fin de février 1481. Les vignes périrent en grand nombre dans l'Est : dans certaines contrées, on coupait le vin avec la hache et la cognée et on le vendait au poids.

1480: Poitou
La cour ordinaire de la sénéchaussée de Poitiers se refugia à Chauviny. Les chanoine de Saint-Hilaire aussi quittèrent la ville. Pour remèdes on tenait les malades dans des lieux obscurs et sans boire de vin.

 1482 : peste en Poitou, dans le Loudunais

A Angers ou sevissait aussi le mal on rasait la tête des malades.. Le mois de juin à Poitiers fut terriblement meurtrier. Cette épidémie gagna peu à peu le sud de la région, puis le centre du pays en 1483-1484. La peste s'installa à Poitiers par la suite de cette épidémie pendant l’été 1484.

L'hiver 1480-81 fut un des pals rigoureux du siècle. Il gela sans discontinuer du 23-27 décembre selon les régions au 6-8 février
l'hiver de ladite année, écrit l'anatyste poitevin Jean Bouchet, commença le Lendemain de la Sainct-Estienne et dura six semaines en rigueur de gelé si grande que toutes les rivières furent prises et furent les blés perdus, tellement qu'il. y eut famine l'année en suivant, si grave que plus de cent mit personnes moururent de faim au royaume de France et furent les vins si très vers qu'on n'en pouvoit boire, et furent avec ce mal très chers car il en fut peu... La ville de Poitiers, la municipalité contraignit tous ceux qui avaient des greniers bien approvisionnés et qui spéculaient sur la rareté des céréales, à vendre leurs blés à pris raisonnable à tous les habitants de la ville et des villages voisins. Jean Bouchet les Annales d'Aquitaine – 1644
1481: Poitiers : Des crues violentes succèdent à cette hiver terrible. Les champs les plus riches sont inondés dans les vallées, les ponts rompus et les moulins emportés, les murailles de la ville de Poitiers cédèrent sous le poids de l'eau en Janvier (1482). Le blé devient très cher, une ordonnance en Poitou interdit d'acheter le blé en vert, ne sur le pie et d'en faire provision en son hôtel, les vents de ceux-ci ne peuvent avoir lieu que sur les marchés'.
Une grande épidémie s'en suivit en Poitou, une maladie inconnue différente de la peste : une espèce de maladie dont les paciens perdoient le sans et estoient comme fou, les uns se gestoient en rivières, Les autres se laissaient tomber du hault en bas comme furieux.

1490-1499